Historiquement nous avons toujours vu le handicap par une approche médico-sociale et médicale avec toutes les tragédies que cela a donné. Avec les années nous sommes passés de l’intégration des handicapés pour arriver à l’inclusion des personnes handicapées. Nous avons du changé de modèle de pensées
Les lois françaises européennes et internationales ont bien entendu fait évoluer non seulement les mentalités à l’égard des personnes handicapées mais aussi profondément changées les approches technologiques et les sciences d’une manière générale.
On ne fait plus de l’architecture comme on le faisait il y a 50 ans. On ne relègue plus les personnes handicapées dans des structures médico-sociales comme on le faisait il y a 60 ans ou du moins seulement quand c’est nécessaire. Les mentalités ont évolué, les consciences avec et les approches formatives et technologiques aussi. Les gens pensaient il y a encore pas si longtemps que les personnes handicapées étaient une petite minorité mais les chiffres à l’échelle de l’union européenne par exemple parlent de 125 millions de personnes en situation de handicap ( peut-être un peu moins maintenant que le brexit est passé par là lol)
Ces personnes ont trop souvent été reléguées à l’inutile voir même méprisées. Et même si depuis une quinzaine d’années en France les choses évoluent il est encore difficile d’évoquer la notion d’accessibilité universelle, d’intégration culturelle pour voir une expo ou un concert, d’inclusion politique pour exercer sa citoyenneté ou encore d’insertion professionnelle pour trouver un emploi.
Oui les personnes handicapées ont le droit d’avoir accès à tous les services que la société propose ; que ce soit en termes de compensation technique pour vivre le plus normalement possible mais aussi de pouvoir aller à l’école ou encore pratiquer un loisir mais aussi trouver un emploi et même avoir une vie sexuelle.
Je ne sais trop souvent à titre personnel que pour mener une vie la plus normale possible il faut d’abord penser à avoir un quotidien simplifié. Pour ma part cela passe par réfléchir à mon accessibilité, obtenir ma compensation technique comme mon fauteuil, mon auxiliaire de vie ou encore penser à comment je vais pouvoir partir en vacances et profiter sur place sans me briser le derrière sur les pavés dans une magnifique ville historique. Vous l’aurez compris rien que pour ces quelques points énoncés cela fait appel à de la technique, avoir une nouvelle vision touristique, à l’ingénierie financière, à la formation adaptée du personnel etc. etc.
L’handicapologie c’est tout ça ! C’est cette vision globale qui va permettre de mélanger toutes les sciences pour être le plus inclusif possible, le plus responsable possible et n’oublions pas le plus économique possible. Les personnes handicapées sont aussi des « consommateurs/consomacteurs » avertis.
Quand j’ai créé il y a 12 le « cabinet national d’handicapologie » qui est devenu en 2020 « handicapologie« , c’était pour regrouper toutes ses compétences professionnelles. Qu’elles soient universitaires dans les sciences sociales, les sciences techniques, la formation etc ; mais aussi tous les métiers qui vont avoir un lien de près ou de loin avec le handicap comme l’architecture, les relations humaines et des dizaines d’autres.
Un des exemples les plus flagrants qui me vient en tête, est un outil de démocratie participative que j’utilise systématiquement quand je suis mandaté pour travailler sur de l’accessibilité universelle ou sur un évènement dans le domaine public comme co-maître d’ouvrage. Cet outil démocratique je l’ai surnommé conseil consultatif d’accessibilité ; je rajoute même la notion d’accessibilité numérique tellement le Web a pris de la place.
Il a pour vocation de mettre autour d’une table préalablement avant le démarrage des travaux tous les acteurs de la chaîne du handicap. Que ce soit l’usager lui-même, son association représentative ou encore le corps de métiers techniques qui va devoir intervenir pour la réalisation de ce chantier. Alors bien sûr il y a les normes mais les normes ne font pas le travail. Il y a la logique et les doléances mais là non plus cela ne fait pas de travail. Bien souvent il faut passer par de la médiation pour trouver des solutions qui conviennent à tout le monde. Les normes vont définir le cadre légal à respecter mais j’ai toujours pensé qu’il faut faire mieux. Pourquoi se contenter du strict minimum si on peut améliorer le quotidien de tous en gardant les pieds sur terre ?
J’en ai gardé une leçon : concertée et réfléchir pour optimiser les résultats ! Parfois la sagesse populaire dit pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer. C’est vrai systématiquement dans le handicap mais souvent la concertation va permettre de trouver la solution à un problème que chacun individuellement n’aurait pas pu traiter.
L’handicapologie c’est aussi sur des projets apporter des solutions globales je me vois pas soutenir financièrement un projet à travers des dotations financières si derrière on n’a pas vérifié que ce projet avait un réel impact et si c’est le cas à quoi bon ne pas le relayer dans la presse ? Ou encore à quoi bon ne pas prévoir suffisamment de budget de communication interne pour le promouvoir et puis peut-être le multiplier sur d’autres territoires. Souvent je vois passer des projets qu’ils soient associatifs, entrepreneuriaux voir même politique qui n’ont qu’un intérêt communicatif. Le Handi Washing, au même titre que le Green Washing il y a quelques années, a pris de l’ampleur. Il suffit souvent maintenant de mettre le mot handicap et politique ensemble pour que cela devienne tendance. J’aime défendre des projets réellement intéressants pour la société. Il ne s’agit pas de laver plus blanc que blanc. Et cette approche globale que je défends dois permettre d’être le plus exemplaire possible.