Chaque lundi matin, des experts et amis de l’association SEO-Camp présentent et analysent les faits marquants de la semaine. Episode 6 Participants : Christophe Vidal (animateur) Stéphane Bonvallet David Chelly Kevin Jourdan 0:50 Réapparition de Jack Ma (Alibaba) 1:20 Octave Klaba (OVH) a été vacciné contre le Covid 3:55 Tik Tok dépasse Facebook en nombre d’utilisateurs mensuels. 9:35 La France va consacrer 1,8 milliard d’euros aux technologies quantiques 12:50 Indy lève 35 millions d’euros pour se substituer aux experts-comptables 16:50 Webflow lève 140M$ 19:40 The Family face à la fronde de petits actionnaires 24:15 Resto du Coin : soutien aux restaurateurs 31:20 Fiasco des rachats de sites par TF1 34:05 Dotmarket nouveau partenaire de Flippa pour les sites francophones 36:20 Campagne d’accessibilité AirBnB
Mois : janvier 2021
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Deuxième émission avec l’association SEO CAMP. Je parle de la politique Handicaps de Airbnb.
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Je rejoins comme chroniqueur la Team SEO Camp !
A l’invitation de David Chelly J’ai rejoint la SEO Camp, une association française du monde du Web composée de spécialistes et d’entrepreneurs français.
J’ai apprécié d’autant plus qu’elle est issue de membres qui font le Web français non seulement dans l’Hexagone mais à travers le monde.
Je vais pas vous le cacher je découvre quasi totalement ce monde du référencement et du nom de domaine. c’est aussi pour cela que j’ai décidé d’apporter ma vision de la digitalisation du handicap.En deux émissions j’ai pu apprendre beaucoup de choses sur un monde qui pour moi était invisible. Alors oui j’ai lu des livres, oui je me formais et sensibilisais mes collaborateurs à ces métiers mais je préfère faire appel à des gens qui sont beaucoup plus compétents que moi quand j’ai besoin. C’est très intéressant parce que cela permet de confronter mes différents cœurs et de compétences/métiers à celui d’un monde qui œuvre dans l’ombre et qui est pourtant si vital.
Les échanges dans le groupe sont non seulement créateurs d’une grande expertise mais aussi et surtout permet une parole libérée et assumée. On ne progresse pas dans la société sans remise en question.
Je vous invite donc à découvrir le premier épisode de la semaine dernière et à suivre tous les lundis matin le nouvel épisode qui va venir.J’ai beaucoup animé mais aussi créer des podcasts et autres live streaming ainsi que des vidéos YouTube pour des clients. J’ai rarement pris la parole sur des sujets qui pourtant m’impactent profondément dans ma carrière sportive mais aussi au sein de mes différentes activités entrepreneuriales je dois bien avouer aussi dans mes activités universitaires et de secours. Le monde du Web et sa digitalisation sont partout. Difficile aujourd’hui de se passer d’un bon site Web bien référencé, propre en termes de code, et surtout pour ma partie la plus importante normalisé aux normes d’accessibilité numérique handicap. Les savoir-faire en faite entre ce monde des professionnels mais aussi de leurs clients et les savoir-faire de mon entreprise de conseil sont en faite très proche. C’est pour ça qu’il était important de mutualiser les compétences et les informations au sein de ces vidéos YouTube et de ce podcast.
Vous le découvrirez au fur et à mesure des semaines mais c’est un groupe très bienveillant qui se serre les coudes parfois face aux géants du Web.
Vous trouverez ci-dessous la chaîne YouTube pour vous abonner.N’hésitez pas non plus à me dire si vous avez des sujets que vous voulez que j’aborde ou des questions à poser au reste de l’équipe.
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Le syndrome du fauteuil roulant et de la chaise bureau !
Je ne sais pas vous mais moi quand je vais faire mes courses dans un supermarché. J’ai toujours un immense problème : soit ce que je désire acheter est trop dans le rayon soit c’est trop bas. ( J’ai vu quelques solutions dans les magasins à Hong-Kong)
Quand je dois utiliser mon environnement. Ne serait-ce que mon poste de travail informatique, mon bureau est trop haut ma chaise est trop basse trop large trop étroite. Les pieds ne touchent pas le sol, je suis trop droit, trop penché. C’est toujours le même bilan au mieux c’est inconfortable au pire cela crée des douleurs.
Même chose de la vie de tous les jours quand il s’agit de se déplacer. Les pentes accès sont trop raides, les boutons d’ascenseur trop trop bas, les contrastes à l’écran des distributeurs automatiques pas adaptés. C’est un combat perpétuel c’est une fatigue constante pour faire quelque chose qu’une personne valide n’a même pas besoin de réfléchir.
Depuis l’arrivée de la domotique et des objets connectés c’est un peu plus simple. J’ai pu adapter mon environnement à la maison avec des ampoules connectées, des prises connectées avec mais aussi à la place d’utiliser une clé pour la porte d’entrée un digicode ou encore une télécommande de garage avec une porte électrique pour ne plus avoir à dépenser ( plus de pognon ceci dit) encore et encore de l’énergie donc à avoir en stock encore encore et encore de la fatigabilité.
Je n’ai jamais compris pourquoi malgré les 12 millions de personnes handicapées dans le pays, pourquoi les industriels ne réfléchissaient pas plus en termes d’expérience utilisateur. Après tout nous sommes la première minorité de France qui n’est plus tout à fait une minorité.
Tout ce que je décide d’utiliser que ce soit de mon stylo-bille en passant par mes vêtements et en finissant par ma voiture se révèlent inadaptés et nécessitent de devoir l’être. Il faut sans cesse que j’anticipe parfois même que je fasse plusieurs essais pour arriver à trouver le bon outil qui va venir non seulement m’apporter satisfaction mais aussi et surtout du confort.
Je veux prendre un exemple très concret : je mesure un petit peu plus de 1,60 m. J’ai eu besoin très récemment en raison du télétravail d’adapter mon poste de travail à la maison d’un point de vue ergonomique.
En raison de ma taille j’ai eu dans un premier temps besoin d’un bureau avec des pieds relativement bas. Les pieds réglables d’IKEA étant encore trop hauts. Il a fallu jouer de la disqueuse pour raccourcir de 6 bons centimètres ces derniers.
Ensuite il est venu le casse-tête qui m’a bien occupé trois mois pour trouver la bonne chaise de bureau. Après avoir fait le tour des chaises de gamers et celles ergonomiques de différentes marques allant d’un budget de 500 à plusieurs milliers d’euros.
Je fis le tour de l’intégralité des vendeurs de mobilier grand public.
Après avoir vu plus d’une centaine de modèles différents mon choix fut drastiquement réduit. Quelques modèles seulement correspondaient, 2 chez #IKEA ! Me voilà donc parti en direction d’IKEA pour faire des essais. Bien entendus période de télétravail oblige peu de stock disponible.
Sur les deux modèles un seul l’était. Le fameux modèle bien entendu avec son nom tout droit sorti d’une langue imprononçable.1 Petit essai sur place confortable. Il ne reste plus qu’une seule couleur et tant pis si le beige ne va pas avec le reste de la couleur de mon mobilier.
Arrivé à la maison montage de la fameuse chaise de bureau. Premier essai dessus : sensation que cela ne va pas. Je suis gêné je ne suis pas assis comme quand je l’étais dans le magasin quelque chose me chagrine. Après une courte réflexion je me dis qu’en fait la chaise sur laquelle j’étais assis dans le magasin a vu passer des milliers de fessiers et donc forcément l’assise avait travaillé. Je ne touche plus les pieds par terre et pourtant dans le magasin in c’était le cas. Bilan, il a fallu encore réfléchir à la création d’une estrade sur lesquels poser mes pieds pour enfin trouver une zone de confort à peu près acceptable.
Un valide lui aurait posé son C*** sur la chaise et point final.
Alors je l’entends de suite, l’ergonome à qui j’aurais dû poser la question ou même l’ergothérapeute qui aurait pu me conseiller. Ils m’auraient tous les deux que j’aurais dû me tourner vers une chaise ergonomique vendue par un magasin spécialisé ; financée éventuellement par la maison départementale des personnes handicapées. J’aurais trouvé ma chaise à plusieurs milliers d’euros il m’aurait fallu un an pour obtenir le financement j’aurais craqué au bout de six mois parce que j’en ai besoin j’aurais fait un chèque ( ok handi_boomer ! ) , ça m’aurait coûté un bras, un rein ou un emprunt (chez Cofidis à 23 % parce que les banquent ne m’auraient pas prêté et oui je suis handi ! Bref c’est un autre débat). Ça m’aurait pris une quinzaine d’heures de ma vie pour trouver une solution alors qu’un valide 30 minutes de commande et livraison sur Amazon.
N’en parlons pas si j’avais voulu rajouter une lampe de bureau j’en avais au moins jusqu’à la retraite !
C’est Handi adapté donc forcément c’est moche !
Un truc que j’essaye de combattre d’apporter dans les sociétés et dans tout ce que je peux faire autour du handicap c’est que souvent quand on achète quelque chose non seulement c’est cher mais c’est moche.
Un truc qui perdure dans le monde du handicap c’est cette image du médico-social constant. Vous avez remarqué que n’importe quel professionnel que vous consultez a toujours ce code vestimentaire de la blouse blanche ? Et bien c’est la même chose dans le matériel handicap il faut que le matériel handicap est l’apparence de matériel handicap.
À croire à quelque part qu’il y a un designer de la laideur. A un moment donné je suis persuadé que dans une équipe de conceptions il y a un designer qui lève la main et qui dit : « arrêtez tous les gars c’est trop beau il faut qu’on fasse plus moche ».
Moi j’en ai marre d’acheter des trucs qui sont forcément connotés handicap. Je n’achète pas une centrale domotique pour personnes handicapées. Je n’achète pas un vélo pour handicapés. Comme ma boulangerie ne me vend pas une baguette pour handicapés.
Quand on voyage dans les pays anglo-saxons il y a aussi bien des personnes handicapées qui se déplacent en scooter électrique quatre roues que des personnes valides. D’ailleurs ils n’appellent pas ça scooter pour handicapés mais scooter, pas de connotation derrière.
Un autre fait marquant historique et je suis bien placé pour en parler je suis historiquement l’ambassadeur mondial de la discipline. Le tricycle se vélo à trois roues qui est souvent associé soient aux enfants qui ne savent pas faire du vélo soient aux personnes handicapées. Mais ce qu’on oublie c’est qu’au début du XXe siècle c’était un mode de transport extrêmement répandu dans les grandes du monde. Mais depuis les années 40 après avoir abandonné ce mode de transport il a été récupéré par le monde médical puis ensuite complètement déformé dans les mentalités pour l’avoir incorporé dans les esprits comme un outil du médico-social.
Si vous regardez bien mon tricycle que j’ai conçu, que je fabrique et vend ; il n’a rien de médical c’est un vélo avec le troisième groupe et une peinture personnalisable. Si vous le mettez côte à côte avec du matériel de rééducation ça n’a non seulement rien à voir d’un point de vue technique mais ça n’a aussi rien à voir d’un point de vue design. J’ai toujours refusé quand un client vient me voir qu’on le définisse d’abord comme une personne handicapée. Oui il a une problématique à régler de déplacement d’accessibilité etc. etc. mais c’est avant tout un client qui a des goûts, qui aime telle et telle couleur et qui envie d’étaler tel design. Même problématique pour les enfants qui me tiennent autan à coeur; pourquoi un loulou handi n’aurait pas à un tricycle spiderman ou reine des neiges ?!
Si je reviens à ma chaise de bureau évoqué au tout début de cet article c’est la même chose, j’ai non seulement envie qu’elle correspondant mes goûts et ça IKEA le fait très bien mais j’ai surtout envie qu’elle corresponde à mes besoins. Je sais qu’IKEA très récemment a ouvert dans certains magasins des possibilités de personnaliser en impression 3D des boutons de porte de placard sur-mesure. Ils ont même si cela reste très marginal, « mis du handicap » dans leur business.
C’est un peu la conclusion de ce que j’essaie d’apporter dans mon métier de consultant et industriel de mon handicap. Mettre du handicap dans son business. S’ouvrir de nouvelles parts de marché. J’ai longtemps réfléchi à l’optique de créer une société extrêmement spécialisée sur cette question-là en internalisant l’intégralité de notre schéma de production et de diffusion mais je me dis que je suis bien plus utile en tant que consultant extérieur pour permettre à des sociétés qui font déjà très bien leur travail d’en faire un peu plus.
Je vois et lasse trop souvent des sociétés faire de l’inclusion avec tout le marketing que cela représente et je m’oppose fermement à cette handi Washing chronique commence à s’installer dans les esprits. Il n’est jamais bon de faire de la ségrégation marketing. La segmentation n’a jamais rien amené voir même elle a plutôt détruit le livre ensemble.
Mon travail c’est de conseiller et d’apporter cette vision qui doit sortir du handicap. C’est de recentrer les esprits et les compétences pour que tout le monde puisse avoir accès à n’importe quel produit et technologies.
Prochain coup je vous parle de mes cuissards d’entrainement vélo que je ne trouve que chez Décathlon !
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De World tricycle à Rouladonf ! 15 ans d’aventure pour la relocalisation industrielle de la mobilité handicap.
De World tricycle à Rouladonf ! 15 ans d’aventure pour la relocalisation industrielle de la mobilité handicap. ( Tricycle, trottinette fauteuil roulant etc)
En mai 2006 je passais la porte du salon des entrepreneurs de Lyon après avoir essuyé 32 refus bancaires de financements pour le démarrage de ma première entreprise World Tricycles.
Le projet était pourtant simple je roulais depuis 99 sur mon propre matériel tricycle qui à l’époque pesait 14 kg et dont mon principal concurrent fabriquait des tricycles de plus de 30 kg. Et ce tricycle je voulais que d’autres puissent l’utiliser !
Tour de France Air Liquide , 3500 kilomètres de vélo en 8 jours pour le Téléthon.
Au fur et à mesure des années de ma pratique sportive, j’avais pu ainsi tisser des contacts avec une clientèle fortement intéressée. À chaque fois que je croisais un client intéressé potentiellement par mon tricycle, je lui demandais de me faire un courrier que je stockais soigneusement dans une petite boîte. Et c’est en février 2007 soit huit ans après que j’ouvre la petite boîte pour y découvrir 1200 courriers de particuliers désirant acheter des tricycles. Dans ma petite tête de néo entrepreneur je m’étais dit que si seulement 10 % de ses futurs clients commandaient, je pouvais démarrer allègrement un nouveau business, ma première entreprise !Quelques mois avant le salon des entrepreneurs après une effroyable chute tricycle je me fracturai le bassin lors d’une compétition et je me retrouvais alité pendant près de quatre mois. Mon cerveau se mit en route ! L’idée commença à mûrir de fabriquer mon propre matériel. Il existe qu’une seule entreprise française qui proposait du matériel très lourd, très industrielle et surtout malheureusement pas adapté à la compétition et au transport.
J’achetais à l’époque le guide de la création d’entreprise éditée par l’agence pour la création d’entreprise la fameuse APCE.
Je me plongeais allègrement dans mon premier business plan puis commençai les prémices d’un business modèle unique. Je me rendais compte qu’avec quelques partenaires locaux industriels je pouvais démarrer une activité de fabrication de tricycles et de triporteurs made in France .
J’habite une région où historiquement pendant près d’un siècle, on avait fabriqué près de Saint-Étienne les meilleurs vélos du monde et il devait bien rester quelque savoir-faire enterrés quelque part . Il a fallu que je croise la route d’un concepteur et fabricant de vélo de route pour les cyclistes professionnels ou devrais-je dire un orfèvre: Les cycles Notar ! Bref vous l’avez compris je disposais d’une base de clientèle exclusive associée à des possibilités technologiques pour la fabrication, pour la distribution c’était pas très compliqué à chaque fois que je montais sur le tricycle lors d’une compétition j’étais assuré de vendre par la suite quelques pièces supplémentaires.
Mais revenons ensemble au salon des entrepreneurs de Lyon où j’ai été primé.
Je me rends au salon des entrepreneurs après avoir essuyé massivement des refus bancaires de financements malgré un business plan au point ou devrais-je dire aux poils.
La grande majorité des banques trouvaient le risque trop important de financer un projet tenu par un entrepreneur en situation de handicap. Quelques-unes ouvertement et je pense que cela fut la bonne raison, m’expliquait en toute franchise : « vous auriez gagné 100 000 € par mois on ne vous prêterait pas pour nous le handicap c’est comme si vous deviez décéder demain » . Pas facile à entendre mais je dois reconnaître que cette franchise a eu le mérite de me préparer activement à ce monde de l’entreprenariat qui est tout sauf une partie de plaisir.
Durant la visite du salon je rencontrais à nouveau ces banques mais aussi des assureurs, des fonds d’investissement, des organismes publics financeurs etc. etc. et durant toute la journée je me pris dans la figure de magnifiques sourires et de belles phrases empreintes de communication « c’est un projet magnifique qu’il faut soutenir néanmoins nous ne pouvons pas vous aider ».
Vers 17h30 un caméraman me frappe sur l’épaule et m’explique qu’il existe un concours lors du salon qui s’appelle 1000 € pour entreprendre. Il me demande gentiment si je peux pitié une idée pendant une minute pour présenter mon projet afin de séduire éventuellement le jury de ce prix pour remporter une somme ou un accompagnement. S’il y a bien quelque chose dont je suis habitué avec ma carrière de sportif de haut niveau c’est de prendre la parole. Vous vous doutez bien que pitcher le projet pendant une minute face caméra même si j’avais rien préparé c’était pas un énorme souci.
Je présente mon projet de création d’usine en circuits courts pour la vente, afin de fabriquer du matériel tricycle pour des adultes et des enfants qui souhaitent pratiquer le tricycle en loisir ou en compétition. Il prend la vidéo d’une minute et au moment de partir le caméraman me fait un clin d’œil. Je me dis tiens c’est bizarre il y a de la familiarité dans ce clin d’œil.
J’apprendrai plus tard que nous étions 2500 a proposé un projet.- 19 heures je suis convoqué devant un jury de trois personnes pour parler pendant trois minutes de mon business modèle (bien sûr que je n’avais rien préparé) et je me retrouve en face d’une grande société de matériel médical, d’une autre de maintien à domicile et la troisième dont j’ai oublié l’entité. Mais je me souviens parfaitement qu’elles avaient bizarrement un lien toutes les trois avec le monde de la santé.
- 20 heures j’apprends que je suis sélectionné parmi les 35 derniers projets et que je vais à nouveau prendre la parole pendant une minute devant un énième jury.
- 21 heures je suis sacré troisième meilleure idée régionale et l’on me remet un prix de 1000 € de la part de la société Cegid et de son PDG bien connu Jean-Michel Aulas.
Je repars du salon avec 1000 € et je me dis avec un petit peu d’espoir, il en découlera quelque chose. Rapidement je compris qu’il n’en serait pas grand-chose à part un peu de médiatisation.
Fidèle à moi, short tee shirt ! Mais produits au top ! Février 2008 je suis invité par un émir organisateur du tour du Qatar pour venir rencontrer l’organisation du tour cycliste du Qatar pour faire connaître ma discipline et parler de mes premiers titres internationaux en tricycle.
Lors de ces 3 jours nous discutâmes cyclisme mais aussi vit au Qatar et beaucoup business. 90 % de ce temps consacré aux repas gargantuesques entrecoupés de séances d’échanges. C’est à cette occasion que j’ai eu l’occasion de rencontrer un autre émir/investisseur qui me parla beaucoup du handicap. J’ai appris entre autres qu’à l’époque il avait une petite fille de huit ans qui avaient la même pathologie que la mienne. Et rapidement en lui expliquant que je pouvais fabriquer aujourd’hui un tricycle pour sa petite-fille il se proposa en contre échanges de me financer le démarrage de mon activité. Aujourd’hui encore je garde une profonde reconnaissance vis-à-vis de ces gens que je croise encore à Dubaï ou à Doha qui ont su me considérer à ma juste valeur non seulement en tant que personne handicapée mais aussi en tant que entrepreneur.
Je rentre en France avec en ma possession un virement d’un montant certain qui me permit de démarrer non seulement avec une masse salariale suffisante mais aussi avec la possibilité d’investir dans des machines-outils et des partenariats suffisants.
Nous sommes en mai 2008 j’ai de l’argent pour démarrer. Reste maintenant à concrétiser !Avec World Tricycle je voulais absolument comme règle première, créer de l’emploi autour de mon lieu d’habitat qui était proche d’une zone industrielle à l’abandon fortement sinistrée par la mondialisation. Secondairement je voulais absolument créer une activité qui soit éco-responsable. Je savais qu’il y avait cette société artisanale de conception des cycles à moins de 20 km de mon domicile. Je savais après de multiples recherches que je pouvais aussi trouver tous les corps de métier dont j’avais besoin dans un rayon de 50 km au plus loin. Rapidement je trouvais un fabricant d’armatures alu et carbone à 12 km. Un Usineur de pièces métalliques sur la région lyonnaise, je passais un partenariat avec l’Institut Français de Mécanique avancée de Clermont-Ferrand pour l’ingénierie de nouveaux prototypes etc. etc. Toute la chaîne de production vertueuse se trouvait en faite sous mon nez.
La société connue une ascension fulgurante nous commençâmes par fabriquer des tricycles, puis de triporteurs, puis des vélos électriques, puis des sulky pour permettre aux personnes handicapées en fauteuil de faire du cheval. L’école d’ingénieurs nous proposa sans cesse de nouveaux projets plus ou moins réalisables. Ce qui est intéressant pour le potentiel client c’était que entre le le temps où l’on nous propose un projet à réaliser et le temps où nous réalisons le premier prototype se passe souvent maximum quelques jours. C’était notre grande force la rapidité d’action par le fait que nous ayons internalisé toutes les compétences. À l’époque c’était extrêmement novateur. Nos concurrents dans leur quasi intégralité sous-traitaient leurs produits en Asie et demandaient à leurs clients 6mois à 18 mois pour obtenir un produit abouti. Aujourd’hui encore nous sommes fiers de ce modèle qui nous permet d’avoir une réactivité exceptionnelle et de maîtriser la qualité de ces derniers.
Les années passent et en 2016 je reçois un appel de GL events pour me proposer de participer au pôle innova Lyon lors de la foire de Lyon. Leur demande était simple : fournir un projet en lien avec le handicap et la mobilité. Petit problème ou devrais-je dire gros problème, la foire de Lyon se tenait trois semaines après. Sortir un prototype c’est faisable, sortir un prototype commercialisable c’est faisable, sortir un prototype commercialisable et respectant les normes pour l’utilisation sur la voie publique lors d’un salon en trois semaines c’était loin d’être simple. Je monopolise ma matière grise est celle de mon plus proche collaborateur depuis ma naissance mon père on se pose autour du pot de papier. Et on se dit que le meilleur moyen d’arriver à quelque chose qui soit utilisable avec le minimum de contraintes c’est de hacker quelque chose déjà existant et de lui apporter quelque chose supplémentaire. J’avais bien en tête cette idée de trottinette que l’on pourrait adapter sur un fauteuil. Ni une ni deux achats de la trottinette puis fabrication d’une pièce adaptation qui permet de venir fixer le fauteuil sur cette dernière et nous voilà partis trois semaines après sur le salon avec le projet encore top secret, Rouladonf !
Durant les deux jours de innova Lyon nous étions postés dans des rôles d’entrée du centre des expositions Eurexpo. Forcément tous les visiteurs de la foire passaient devant notre stand. Je ne manquais pas de calquer le modèle que j’avais utilisé pour me tricycle faite 1 courrier et je vous recontacte. Pour l’anecdote le salon ouvrait à 10 heures le premier jour à 8h30 le matin quand nous sommes arrivés sur le salon pour prendre possession du stand nous avions réfléchi à tout sauf au nom du produit. J’ai toujours pour habitude de me déplacer sur les salons auxquels on expose avec du matériel de quoi imprimer. Et nous voilà entre 8h30 et 9h30 à essayer de trouver une idée de produit. » Roule ta vie » Roule à fond » Non » Rouladonf » ! Voici Comment est né la marque. Mai 2016 nous repartîmes du salon avec 627 courriers de pré commandes du produit. Et l’aventure commença !Je ne savais pas encore si j’allais rattacher Rouladonf à World Tricycles et je pris près de deux ans pour prendre ma décision.
Deuxième semestre 2018 il fallait s’activer je suis invité par la fondation Galilée à venir participer à un concours d’innovation sur les processus industriels. Le projet Rouladonf trouva toute sa place. Notre trottinette fauteuil roulant avait déjà de nombreux clients mais elle n’avait pas encore la reconnaissance industrielle qu’elle devait avoir. L’intégralité de nos composants et notre conception est fabriquée à 25 km autour de notre implantation. Elles après avoir longuement défendu le procès industriel nous repartîmes de ce concours avec la reconnaissance de nos pères mais aussi une forte action médiatique qui aujourd’hui encore trois ans après nous booke les carnets de vente pour encore les trois ans à venir.J’espère cette année réunir les deux entités, communiquer efficacement enfin avec la naissance d’un nouveau site Internet sur des nouveaux produits. Faire connaître notre politique et écoresponsable et réellement made in France. Mais surtout développer de nouveaux produits. Je m’étais toujours opposé à travers ces années à proposer du matériel à connotation handicap. Cette année nous avons l’envie de développer notre propre gamme de fauteuil roulant manuel et électrique made in France (en totale transparence) à des prix qui ne soient pas scandaleux et en proposant des emplois locaux (en totale transparence bis) .
Nous avons déjà dans les cartons de nombreux prototypes qui n’attendent que d’être commercialisés.
Le modèle étant assez simple : produire local – être et coresponsable – être honnête dans les tarifs.Bientôt viendra un nouveau site Internet et dans quelques mois un site de production ouvert au public couplé à un show-room de démonstration de matériel. Élément particulièrement innovant nous proposerons un accompagnement social pour trouver les financements de notre matériel à nos clients.
Belle aventure non ?
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La réunion d’information, ce truc bien français. (Un peu d’humour ou pas)
La réunion d’information, l’immense contribution française au monde !!!!!!!!!!!! ( d’accord ?)
Quand on a un problème en France soit on va sur le Web pour trouver information qui a trainé de forum en forum d’expert en rien qui sait tout à d’expert en tout qui sait rien. Soit on se tourne vers l’organisme compétent (parfois lol) et ce dernier vous propose souvent cette fameuse réunion d’information. Le café sera peut-être bon et on aura peut-être droit à un biscuit bien mou de chez Lider Priceu à la fin !
La nouvelle mode avec l’épidémie de la Covid c’est la visioconférence !
Tout le monde reçoit bien les liens à télécharger à l’avance pour se connecter (ou pas) . Chacun bien entendu va faire tous les essais nécessaires ( hum hum ironie) pour que tout fonctionne le moment venu et bien entendu tout le monde se connectera à l’heure en ayant fait le réglage parfait de sa caméra et de micro (ironie 2).
Mais voilà le jour J il y a Raymond et Robert qui ont réfléchi qu’ils se sont inscrits à une visioconférence sans avoir de micros et de caméras sont dit que c’est pas grave de faire chier tout le monde si on les attend pour rien. J’ai déjà vu une réunion sur la digitalisation des grands groupes et que la moitié des participants de la réunion n’avait jamais utilisé une quelconque technologie en lien avec le Web si si je vous assure ça arrive !On peut aussi compter sur l’animateur qui ne maîtrise absolument pas son sujet. Il ponctue un mot sur deux de ses phrases de la fameuse onomatopée « euh » ou lis consciencieusement son PowerPoint comme si il nous lisait les chefs d’inculpation d’un condamné à mort.
J’ai une pensée aussi émue pour tous mes amis misophones qui seront gentiment accompagnés durant touteeeeeeeeee la réunion par Thierry qui on ne sait par quelle idée lui passera par la tête, décidera d’improviser avec son stylo un solo de batterie sur le bord de sa pochette plastique. Ou encore Gisèle qui telle une ruminante qui vit sa meilleure vie de vache, décidera pendant l’intégralité de la réunion de ruminer la bouche ouverte son chewing-gum afin que tout le monde puisse apprécier la qualité de sa glotte et la production de ces 120 décibels.
Un truc qui m’a souvent interpellé dans ses fameuses réunions d’information, c’est que nous avons tous sans exception le temps d’apprécier ô combien les précieuses informations, que nous avons déjà entendu, lu et voir même déja apprises. Et au pire des cas celles d’un intervenant qui va parler d’un sujet que lui-même ne connaît pas. Je suis toujours étonné par la quantité d’information que les formateurs et autres intervenants sont capables de déblatérer sur un sujet qu’ils ont lu 10 minutes avant sur Twitter.
L’autre point déontologique qu’il doit y avoir dans l’organisation d’une réunion, ce doit être l’importance de répéter 15 fois en une demi-heure le même terme pour être sûr que l’auditeur entre la 15e et la 16e fois l’ait bien compris (d’accord ?)? Vous savez il est important mais alors je vous le dis c’est vraiment vraiment vraiment vraiment vraiment vraiment vraiment important de souligner l’importance du point extrêmement vital et important que je viens de partager avec vous. Euh d’accord ?
N’oublions pas non plus le PowerPoint. Cette technologie datant de l’air de Neandertal et allègrement soutenue par le compte personnel de formation durant ces huit heures d’apprentissage annuel. La journée formation une autre immense contribution française, cette fois-ci galactique ! Tellement nous sommes sur une autre planète.
Bref revenons au Powerpoint, nous avons à l’écran un magnifique dégradé de couleurs et de formes issu d’une technologie de Windows 95. Compétences professionnelles acquises lors d’une réunion d’information sur la méthodologie de la conception d’une réunion d’information qui elle-même est issue d’une réunion d’information pour les formateurs de formation à la réunion d’information. PowerPoint bien entendu illisible, que personne ne lit et bien entendu que personne ne lira plus tard mais qui a pris huit heures de préparation à son intervenant. si si je vous assure c’est encore une valeur sûre pour faire bien en réunion !J’ai une pensée aussi émue pour les participants de la réunion d’information qui vont durant la fameuse séance de questions-réponses pouvoir évoquer toutes leurs problématiques et poser toutes leurs questions qui n’ont bien entendu strictement aucun rapport avec le sujet.
Cette dernière se clôturera par une longue préparation mentale afin de préparer les participants à l’étape de qui consistera à faire une prochaine réunion d’information pour se préparer un autre problème français : la bureaucratie.
Mais attention quand même de ne pas griller les étapes il faudrait être bien informé avant tout ! afin de vous préparer à l’étape numéro deux je vais donc vous envoyer un manuel de 1472 pages sur l’état sociologique et la grille de lecture de la bureaucratie française. Et bien entendu je vous invite à une réunion d’information pour vous former à sa compréhension !Chers amis je vous laisse dans votre bureaucratie je passe directement à l’étape numéro trois la machine à café !
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Handicapologie, la science du handicap.
Historiquement nous avons toujours vu le handicap par une approche médico-sociale et médicale avec toutes les tragédies que cela a donné. Avec les années nous sommes passés de l’intégration des handicapés pour arriver à l’inclusion des personnes handicapées. Nous avons du changé de modèle de pensées
Les lois françaises européennes et internationales ont bien entendu fait évoluer non seulement les mentalités à l’égard des personnes handicapées mais aussi profondément changées les approches technologiques et les sciences d’une manière générale.On ne fait plus de l’architecture comme on le faisait il y a 50 ans. On ne relègue plus les personnes handicapées dans des structures médico-sociales comme on le faisait il y a 60 ans ou du moins seulement quand c’est nécessaire. Les mentalités ont évolué, les consciences avec et les approches formatives et technologiques aussi. Les gens pensaient il y a encore pas si longtemps que les personnes handicapées étaient une petite minorité mais les chiffres à l’échelle de l’union européenne par exemple parlent de 125 millions de personnes en situation de handicap
( peut-être un peu moins maintenant que le brexit est passé par là lol)Ces personnes ont trop souvent été reléguées à l’inutile voir même méprisées. Et même si depuis une quinzaine d’années en France les choses évoluent il est encore difficile d’évoquer la notion d’accessibilité universelle, d’intégration culturelle pour voir une expo ou un concert, d’inclusion politique pour exercer sa citoyenneté ou encore d’insertion professionnelle pour trouver un emploi.
Oui les personnes handicapées ont le droit d’avoir accès à tous les services que la société propose ; que ce soit en termes de compensation technique pour vivre le plus normalement possible mais aussi de pouvoir aller à l’école ou encore pratiquer un loisir mais aussi trouver un emploi et même avoir une vie sexuelle.
Je ne sais trop souvent à titre personnel que pour mener une vie la plus normale possible il faut d’abord penser à avoir un quotidien simplifié. Pour ma part cela passe par réfléchir à mon accessibilité, obtenir ma compensation technique comme mon fauteuil, mon auxiliaire de vie ou encore penser à comment je vais pouvoir partir en vacances et profiter sur place sans me briser le derrière sur les pavés dans une magnifique ville historique. Vous l’aurez compris rien que pour ces quelques points énoncés cela fait appel à de la technique, avoir une nouvelle vision touristique, à l’ingénierie financière, à la formation adaptée du personnel etc. etc.
L’handicapologie c’est tout ça ! C’est cette vision globale qui va permettre de mélanger toutes les sciences pour être le plus inclusif possible, le plus responsable possible et n’oublions pas le plus économique possible. Les personnes handicapées sont aussi des « consommateurs/consomacteurs » avertis.
Quand j’ai créé il y a 12 le « cabinet national d’handicapologie » qui est devenu en 2020 « handicapologie« , c’était pour regrouper toutes ses compétences professionnelles. Qu’elles soient universitaires dans les sciences sociales, les sciences techniques, la formation etc ; mais aussi tous les métiers qui vont avoir un lien de près ou de loin avec le handicap comme l’architecture, les relations humaines et des dizaines d’autres.Un des exemples les plus flagrants qui me vient en tête, est un outil de démocratie participative que j’utilise systématiquement quand je suis mandaté pour travailler sur de l’accessibilité universelle ou sur un évènement dans le domaine public comme co-maître d’ouvrage. Cet outil démocratique je l’ai surnommé conseil consultatif d’accessibilité ; je rajoute même la notion d’accessibilité numérique tellement le Web a pris de la place.
Il a pour vocation de mettre autour d’une table préalablement avant le démarrage des travaux tous les acteurs de la chaîne du handicap. Que ce soit l’usager lui-même, son association représentative ou encore le corps de métiers techniques qui va devoir intervenir pour la réalisation de ce chantier. Alors bien sûr il y a les normes mais les normes ne font pas le travail. Il y a la logique et les doléances mais là non plus cela ne fait pas de travail. Bien souvent il faut passer par de la médiation pour trouver des solutions qui conviennent à tout le monde. Les normes vont définir le cadre légal à respecter mais j’ai toujours pensé qu’il faut faire mieux. Pourquoi se contenter du strict minimum si on peut améliorer le quotidien de tous en gardant les pieds sur terre ?
J’en ai gardé une leçon : concertée et réfléchir pour optimiser les résultats ! Parfois la sagesse populaire dit pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer. C’est vrai systématiquement dans le handicap mais souvent la concertation va permettre de trouver la solution à un problème que chacun individuellement n’aurait pas pu traiter.
L’handicapologie c’est aussi sur des projets apporter des solutions globales je me vois pas soutenir financièrement un projet à travers des dotations financières si derrière on n’a pas vérifié que ce projet avait un réel impact et si c’est le cas à quoi bon ne pas le relayer dans la presse ? Ou encore à quoi bon ne pas prévoir suffisamment de budget de communication interne pour le promouvoir et puis peut-être le multiplier sur d’autres territoires. Souvent je vois passer des projets qu’ils soient associatifs, entrepreneuriaux voir même politique qui n’ont qu’un intérêt communicatif. Le Handi Washing, au même titre que le Green Washing il y a quelques années, a pris de l’ampleur. Il suffit souvent maintenant de mettre le mot handicap et politique ensemble pour que cela devienne tendance. J’aime défendre des projets réellement intéressants pour la société. Il ne s’agit pas de laver plus blanc que blanc. Et cette approche globale que je défends dois permettre d’être le plus exemplaire possible.Vous avez un projet à financer, vous cherchez un accompagnement. N’hésitez pas à me laisser un petit message pour en discuter.
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Un livre retraçant ma carrière d’handi-secouriste et le développement de Medic Inclusion, centre de formations médicales et à l’handisecourisme.
L’idée de ce livre est née il y a déjà plusieurs années mais a commencé à prendre une forme pratique juste avant le confinement avec l’optique de terminer le manuscrit quelques semaines après. Le confinement arrivant cela a bousculé complètement mes plans et j’ai dû retarder l’écriture de ce dernier. 2021 sera l’année de ce projet !
Je voulais absolument évoquer ma vision de secouriste opérationnel spécialisée du handicap mais surtout celle d’un des premiers secouristes opérationnels validant son PSE1 au monde.
Je ne voulais pas écrire un livre purement médical ce n’était pas ce que je voulais transmettre.
Je veux que mon lecteur trouve des anecdotes tantôt humoristiques tantôt pratiques mais que les équipes médicales hospitalières libérales et la chaîne du secours puissent aussi y trouver une multitude de conseils et de bonnes pratiques. En 21 ans j’ai pu avoir des centaines d’interventions et des organisations très hétéroclites, allant de la bobologie à la situation » dépassée » de graves événements. Parfois des soirées à rigoler tellement les situations étaient cocasses parfois des soirées à rentrer la tristesse dans la poche pour ne pas contaminer mes proches. Certaines interventions heureuses comme tragiques ne sont jamais sorties de mon esprits parfois des années après.
J’ai aussi vécu la difficulté de trouver ma place dans trois associations nationales qui ont su à la fois profiter allègrement de mes compétences mais aussi parfois me faire sentir que mon handicap n’était pas le bienvenu. Mais c’est aux victimes que je pense à chaque fois que j’enfile mon uniforme. Je vais essayer dans ce livre de vous faire rire, parfois pleurer, mais surtout je vais partager avec vous 21 ans de bénévolat engagé au service de l’autre malgré mon handicap moteur.
Et un jour Medic inclusion vit le jour à New York.
Il y a deux ans en allant rencontrer les pompiers de la ville de New York et plus particulièrement les paramédics de Empress Medical Service à Yonker dans la banlieue nord de New York. J’ai eu la chance d’être accueilli pendant 48 heures au sein d’une caserne mais aussi de partager les championnats des paramédics et de pouvoir longuement échanger sur leur approche de la chaîne de secours.
C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que toutes mes années d’expérience non seulement de secouriste opérationnelle spécialiste du handicap mais aussi d’enseignant universitaire était une denrée recherchée par un certain nombre de collègues à l’étranger. C’est en rentrant que l’idée de Medic Inclusion a pris une forme concrète. Et si je montais un centre de formation dédiée à la pratique médicale spécifiquement adapté aux procédures que nécessitent parfois les prises en charge des personnes handicapées ?
Je l’ai vu trop souvent vu en poste de secours avec mes collègues non formés à la prise en charge d’une personne sourde ou à la manutention d’une pathologie rare ; se retrouver à devoir improviser pour optimiser la prise en charge.
Je m’étais rendu compte de cette problématique une première fois il y a une dizaine d’années quand j’ai dû prendre en charge un jeune homme sourd polytraumatisé lors d’un poste de secours sportif que j’ai dû évacuer et prendre en charge ensuite à l’hôpital car personne ne savait signer la langue des signes. Medic inclusion doit pallier à ce genre de problématiques par des formations adaptées non seulement au milieu hospitalier mais aussi à toute l’échelle de la chaîne du secours par un accueil mais aussi des spécificités techniques liés à chaque handiçap.
Ce qui a été le plus troublant c’est que en 48 heures lors de mon séjour à New York j’ai eu plus de questions que en 21 ans de carrière en France. C’est vraiment le phénomène déclencheur qui m’a poussé à être source de propositions donc de solutions.
J’ai décidé d’associer à Medic inclusion mon ami Georges Lampin président de Unass Nord de France qui m’a gentiment accueilli pour ma technicité d’handi-secouriste mais aussi pour travailler conjointement à travers son centre de formation à Lesquin. Je l’espère après l’épidémie de covid accueillera de nombreuses formations à destination de nombreuses associations européennes de secourisme mais aussi de centres hospitaliers européens et mondiaux. Je l’espère aussi pour moi à titre personnel que ce sera le retour en dispositif prévisionnel de poste de secours mais aussi la réalisation de documentaires sur la chaîne de secours à travers de nombreux pays.
Vous l’aurez compris 2021 va être une année riche sur le plan « secourisme » et c’est ce qui est très excitant. -
2021 sera l’année de la reprise en main intellectuelle ! Mes astuces culturelles !
J’adore les réseaux sociaux, c’est un endroit pour moi d’apprentissage. Mais malheureusement les années passent et ce devient de plus en plus souvent l’endroit de l’appauvrissement intellectuel.
C’est chronophage, c’est facile d’accès avec le Smartphone sous la main mais c’est surtout la source de la facilité intellectuelle et du partage en masse de la pensée raccourcie sur fond de complotisme. Je dois bien avouer que ce dernier pourrit malheureusement les esprits de plus en plus. Le complotisme est souvent propagé avec une facilité déconcertante qui tire progressivement les esprits vers le fond.
J’ai toujours pensé que le meilleur moyen de lutter contre ça c’était au contraire de cultiver l’ouverture d’esprit mais aussi simplement l’ouverture à la culture en général. Et même si je suis zèbre c’est-à-dire au potentiel je dois moi aussi lutter pour ne pas sombrer dans les profondeurs de la collapsologie intellectuelle. Ce que je pratique de plus courant pour lutter contre ça c’est la pratique des sciences à travers la lecture et l’expérimentation mais aussi la pratique des arts comme la littérature, l’écriture, la visite d’exposition ou encore la pratique des échecs mais aussi de la musique.
Je reste persuadé que si l’on veut aujourd’hui lutter contre l’appauvrissement intellectuel il va falloir lutter par l’éducation, par l’incitation à cultiver son esprit. Tout n’est pas perdu j’en suis persuadé.
J’ai toujours été un énorme consommateur de livres un peu moins depuis le début de la pandémie de Covid 19. Avant cette période j’étais abonné à la bibliothèque de Lyon et je lisais 300 livres par an. Vous allez me dire non c’est impossible mais en fait ça va très vite. Deux heures de transport par jour puis quand je suis à l’entraînement je peux lire aussi ; mais aussi le soir une bonne heure voir deux avant de dormir ce qui permet d’augmenter mon temps de lecture considérablement. Je vais parfois lire cinq à sept heures par jour. Et depuis peu j’ai découvert les livres audio et là c’est encore plus simple. Pendant la cuisine de la lecture, pendant les déplacements pour aller faire les courses de la lecture, sur le home-trainer pendant l’entraînement de lecture.
On se rend pas compte mais parfois il suffit juste d’optimiser son temps.
Même chose pour les échecs une petite application sur les téléphones et c’est parti.
Il y a aussi l’agilité intellectuelle à travers le calcul mental ou encore la réflexion de scénario et de business modèle dans le cadre de mes activités entrepreneuriales ou d’enseignement universitaire.
Pendant les postes de secours sur lesquels nous n’avions pas d’interventions, j’avais aussi largement le temps de pratiquer l’intégralité de ce panel. D’ailleurs je me déplace jamais sans un livre à moins de 1 m de moi. Ma bibliothèque à ce moment se trouve à moins de 50 cm lol.Pour la culture c’est un peu plus compliqué, se rendre dans un musée ou tout simplement aller à un concert est d’autant plus difficile. C’est ce qui m’a manqué le plus durant l’épidémie. Mais j’avais quelques astuces, beaucoup de musées à l’international se sont dotés de numérisation des expositions. Il est même possible parfois grâce à son Smartphone de pouvoir visiter les expositions en réalité virtuelle voir même en réalité augmentée.
J’entends souvent dire que la culture est chère. Mais c’est faux c’est souvent une excuse bidon ! Bon nombre de bibliothèques de secteur propose des abonnements parfois gratuits ou au pire pour quelques euros. Il est tout à fait possible d’écouter des livres audio gratuitement sur Internet. Il est tout à fait possible une fois par semaine de visiter gratuitement n’importe quel musée et rien n’empêche de le faire virtuellement grâce aux collections numérisées.
Alors oui 2021 si l’épidémie nous le permet ce sera pour moi le retour à la consommation de la culture et à ce soutien si important que la culture a bien besoin. J’ai toujours considéré que l’hygiène intellectuelle et mentale doit être mis au même niveau que l’hygiène physique.
Alors je vous le souhaite pour 2021 tenais bon dans vos résolutions et cultivez-vous !
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A bas 2020 , 2021 le renouveau !
Ça y est nous y voilà dans cette nouvelle année 2021 ! Après 2020 pourrie, il faut bien se l’avouer on attendait 2021 avec impatience. Pas persuadé que cela change grand-chose : l’espoir fait vivre lol
Alors, Santé, amour, travail heureux, argent mais j’aimerais rajouter raison et altruisme !
Cette année sera sources de beaucoup de changements, et de plaisirs. Reprise des voyages, de nouveaux projets professionnels dont le lancement de deux nouvelles entreprises. J’espère que ce sera l’éclosion de Rouladonf et surtout Medicinclusion.com.Je l’espère que ce sera le retour dans le secourisme opérationnel mais aussi à la faculté pour enseigner et pourquoi pas après ma blessure de deux ans celle de la reprise du vélo. J’essaierai comme je le fais depuis des années de continuer le combat dans la justesse et la justice pour permettre à de nombreuses autres personnes d’avoir la chance de vivre pleinement leur vie et de pouvoir les accompagner au mieux pour cela.
Il me reste qu’à vous souhaiter encore une fois excellente année 2021. Prenez soin de vous mais aussi de ceux qui vous entourent et de ceux que vous croisez. Soyez fort beaux intérieurement !