Catégorie : Business

  • Grande conférence le 29 février

    Grande conférence le 29 février

    🌟 Grande Conférence Annonce! 🌟

    📅 Quand ? 29 février 📍 Où ? Médiathèque de Villefranche-sur-Saône

    Rejoignez-moi pour une conférence publique exceptionnelle et gratuite où je partagerai mon incroyable parcours en tant que sportif professionnel handisport international. 🏅

    Nous explorerons ensemble les défis et les victoires, discuterons de l’importance cruciale du handisecourisme opérationnel et je vous emmènerai dans un voyage fascinant à travers les 82 pays que j’ai eu le privilège de visiter grâce au backpacking. 🌍✈️

    Que vous soyez passionné de sport, de voyages ou intéressé par les thématiques du handisport et de l’inclusion, cette conférence est faite pour vous! 🤝

    Ne manquez pas cette occasion unique de vous inspirer et d’élargir vos horizons. 🔥

    https://www.mediatheque-villefranche.com/agenda2/353-rencontre-avec-le-handisportif-stephane-bonvallet#date-608

    #Handisport #Voyage #Inclusion #ConférenceGratuite #Inspiration

  • Quand Art et Accessibilité Se Rencontrent : Ma Rencontre Inspirante Avec l’Artiste Rebel

    Quand Art et Accessibilité Se Rencontrent : Ma Rencontre Inspirante Avec l’Artiste Rebel

    L’art a ce pouvoir merveilleux de transcender les limites, d’éveiller notre conscience et d’offrir de la beauté là où on ne l’attend pas. C’est ce que j’ai récemment découvert au festival #URBANSTREETARTURBAIN à #Vienne38 🏙️, où j’ai été témoin de la magie de l’art urbain et de son potentiel pour transformer non seulement nos paysages urbains, mais aussi nos perceptions de l’accessibilité ♿.

    Le festival était un véritable kaléidoscope de créativité et de talent 🌈. Des artistes de renommée mondiale ont habillé Vienne de leurs œuvres vibrantes, transformant chaque rue en une galerie d’art à ciel ouvert 🎨🏞️. Mais parmi toutes ces rencontres, une en particulier a profondément résonné en moi et m’a fait voir l’art et l’accessibilité sous un nouvel angle : la rencontre avec l’artiste de graffiti #rebel, ou plutôt Farid.

    Farid, connu sous son nom d’artiste REBEL, n’est pas seulement incroyablement talentueux, il a aussi un cœur immense 💖. Dans ma quête personnelle pour offrir du matériel adapté et personnalisé aux personnes en situation de handicap, j’ai été frappé par la vitesse à laquelle REBEL a compris et embrassé mon idée 🧠💡. En l’espace de seulement 30 secondes, il avait déjà imaginé plusieurs concepts d’œuvres d’art que nous pourrions intégrer à nos fauteuils 🛋️.

    L’idée était à la fois simple et révolutionnaire : transformer nos fauteuils en véritables œuvres d’art 🎨. Grâce à l’imagination débordante de REBEL, les fauteuils ne ressembleraient plus à de simples fauteuils, mais deviendraient des toiles mobiles racontant une histoire 🖼️🚀. Cette fusion entre art et accessibilité a instantanément fait écho en moi 🙌.

    Cela ne se résume pas seulement à soutenir un artiste local talentueux, mais aussi à changer notre perception de l’accessibilité. Cela n’a pas besoin d’être seulement fonctionnel, cela peut aussi être amusant 😄, coloré 🌈 et expressif 🗣️. Je suis convaincu que cette collaboration avec REBEL apportera une touche de joie et d’excitation à ceux qui utiliseront nos fauteuils 🛋️🎉.

    Cette expérience au festival #URBANSTREETARTURBAIN m’a enseigné que l’art et l’accessibilité peuvent s’harmoniser, créant ainsi un monde où la fonctionnalité peut être aussi belle et expressive 🌍🔄. J’ai hâte de voir où cette nouvelle aventure me mènera, et j’ai hâte de partager avec vous les créations de REBEL sur nos fauteuils 📸🎉. Restez à l’écoute pour en savoir plus sur cette passionnante collaboration 📢!

    Art et accessibilité sont sur le point de fusionner. Et, j’ai hâte de voir où ce voyage me mènera 🛤️🌠. Après tout, pourquoi ne pas apporter un peu de fun 😊 dans nos vies tout en soutenant l’art local 🎨🏘️? Restez connecté(e)s, l’art et l’accessibilité sont sur le point de prendre une toute nouvelle tournure 🔄🔜!

  • Rendez-vous le 6 avril à Lyon pour une de mes grandes conférences !

    Rendez-vous le 6 avril à Lyon pour une de mes grandes conférences !

    À la demande de l’association des parents d’élèves du collège Saint Louis de la Guillotière de Lyon
    J’interviendrai pour proposer une grande conférence- questions réponses.

    Je viendrai vous parler de tout ce qui fait ma force de personne handicapée et de toutes mes petites astuces pour vivre le handicap pleinement !

    Ce sera le 3 avril prochain au Lycée Saint Marc à Lyon 02 !

  • Le syndrome du fauteuil roulant et de la chaise bureau !

    Je ne sais pas vous mais moi quand je vais faire mes courses dans un supermarché. J’ai toujours un immense problème : soit ce que je désire acheter est trop dans le rayon soit c’est trop bas. ( J’ai vu quelques solutions dans les magasins à Hong-Kong)

    Quand je dois utiliser mon environnement. Ne serait-ce que mon poste de travail informatique, mon bureau est trop haut ma chaise est trop basse trop large trop étroite. Les pieds ne touchent pas le sol, je suis trop droit, trop penché. C’est toujours le même bilan au mieux c’est inconfortable au pire cela crée des douleurs.

    Même chose de la vie de tous les jours quand il s’agit de se déplacer. Les pentes accès sont trop raides, les boutons d’ascenseur trop trop bas, les contrastes à l’écran des distributeurs automatiques pas adaptés. C’est un combat perpétuel c’est une fatigue constante pour faire quelque chose qu’une personne valide n’a même pas besoin de réfléchir.

    Depuis l’arrivée de la domotique et des objets connectés c’est un peu plus simple. J’ai pu adapter mon environnement à la maison avec des ampoules connectées, des prises connectées avec mais aussi à la place d’utiliser une clé pour la porte d’entrée un digicode ou encore une télécommande de garage avec une porte électrique pour ne plus avoir à dépenser ( plus de pognon ceci dit) encore et encore de l’énergie donc à avoir en stock encore encore et encore de la fatigabilité.

    Je n’ai jamais compris pourquoi malgré les 12 millions de personnes handicapées dans le pays, pourquoi les industriels ne réfléchissaient pas plus en termes d’expérience utilisateur. Après tout nous sommes la première minorité de France qui n’est plus tout à fait une minorité.

    Tout ce que je décide d’utiliser que ce soit de mon stylo-bille en passant par mes vêtements et en finissant par ma voiture se révèlent inadaptés et nécessitent de devoir l’être. Il faut sans cesse que j’anticipe parfois même que je fasse plusieurs essais pour arriver à trouver le bon outil qui va venir non seulement m’apporter satisfaction mais aussi et surtout du confort.

    Je veux prendre un exemple très concret : je mesure un petit peu plus de 1,60 m. J’ai eu besoin très récemment en raison du télétravail d’adapter mon poste de travail à la maison d’un point de vue ergonomique. 

    En raison de ma taille j’ai eu dans un premier temps besoin d’un bureau avec des pieds relativement bas. Les pieds réglables d’IKEA étant encore trop hauts. Il a fallu jouer de la disqueuse pour raccourcir de 6 bons centimètres ces derniers. 

    Ensuite il est venu le casse-tête qui m’a bien occupé trois mois pour trouver la bonne chaise de bureau. Après avoir fait le tour des chaises de gamers et celles ergonomiques de différentes marques allant d’un budget de 500 à plusieurs milliers d’euros. 

    Je fis le tour de l’intégralité des vendeurs de mobilier grand public.

    Après avoir vu plus d’une centaine de modèles différents mon choix fut drastiquement réduit. Quelques modèles seulement correspondaient, 2 chez #IKEA ! Me voilà donc parti en direction d’IKEA pour faire des essais. Bien entendus période de télétravail oblige peu de stock disponible. 

    Sur les deux modèles un seul l’était. Le fameux modèle bien entendu avec son nom tout droit sorti d’une langue imprononçable.1 Petit essai sur place confortable. Il ne reste plus qu’une seule couleur et tant pis si le beige ne va pas avec le reste de la couleur de mon mobilier.

    Arrivé à la maison montage de la fameuse chaise de bureau. Premier essai dessus : sensation que cela ne va pas. Je suis gêné je ne suis pas assis comme quand je l’étais dans le magasin quelque chose me chagrine. Après une courte réflexion je me dis qu’en fait la chaise sur laquelle j’étais assis dans le magasin a vu passer des milliers de fessiers et donc forcément l’assise avait travaillé. Je ne touche plus les pieds par terre et pourtant dans le magasin in c’était le cas. Bilan, il a fallu encore réfléchir à la création d’une estrade sur lesquels poser mes pieds pour enfin trouver une zone de confort à peu près acceptable.

    Un valide lui aurait posé son C*** sur la chaise et point final.

    Alors je l’entends de suite, l’ergonome à qui j’aurais dû poser la question ou même l’ergothérapeute qui aurait pu me conseiller. Ils m’auraient tous les deux que j’aurais dû me tourner vers une chaise ergonomique vendue par un magasin spécialisé ; financée éventuellement par la maison départementale des personnes handicapées. J’aurais trouvé ma chaise à plusieurs milliers d’euros il m’aurait fallu un an pour obtenir le financement j’aurais craqué au bout de six mois parce que j’en ai besoin j’aurais fait un chèque ( ok handi_boomer ! ) , ça m’aurait coûté un bras, un rein ou un emprunt (chez Cofidis à 23 % parce que les banquent ne m’auraient pas prêté et oui je suis handi ! Bref c’est un autre débat). Ça m’aurait pris une quinzaine d’heures de ma vie pour trouver une solution alors qu’un valide 30 minutes de commande et livraison sur Amazon.

    N’en parlons pas si j’avais voulu rajouter une lampe de bureau j’en avais au moins jusqu’à la retraite !

    C’est Handi adapté donc forcément c’est moche !

    Un truc que j’essaye de combattre d’apporter dans les sociétés et dans tout ce que je peux faire autour du handicap c’est que souvent quand on achète quelque chose non seulement c’est cher mais c’est moche.

    Un truc qui perdure dans le monde du handicap c’est cette image du médico-social constant. Vous avez remarqué que n’importe quel professionnel que vous consultez a toujours ce code vestimentaire de la blouse blanche ? Et bien c’est la même chose dans le matériel handicap il faut que le matériel handicap est l’apparence de matériel handicap.

    À croire à quelque part qu’il y a un designer de la laideur. A un moment donné je suis persuadé que dans une équipe de conceptions il y a un designer qui lève la main et qui dit : « arrêtez tous les gars c’est trop beau il faut qu’on fasse plus moche ».

    Moi j’en ai marre d’acheter des trucs qui sont forcément connotés handicap. Je n’achète pas une centrale domotique pour personnes handicapées. Je n’achète pas un vélo pour handicapés. Comme ma boulangerie ne me vend pas une baguette pour handicapés.

    Quand on voyage dans les pays anglo-saxons il y a aussi bien des personnes handicapées qui se déplacent en scooter électrique quatre roues que des personnes valides. D’ailleurs ils n’appellent pas ça scooter pour handicapés mais scooter, pas de connotation derrière.

    Un autre fait marquant historique et je suis bien placé pour en parler je suis historiquement l’ambassadeur mondial de la discipline. Le tricycle se vélo à trois roues qui est souvent associé soient aux enfants qui ne savent pas faire du vélo soient aux personnes handicapées. Mais ce qu’on oublie c’est qu’au début du XXe siècle c’était un mode de transport extrêmement répandu dans les grandes du monde. Mais depuis les années 40 après avoir abandonné ce mode de transport il a été récupéré par le monde médical puis ensuite complètement déformé dans les mentalités pour l’avoir incorporé dans les esprits comme un outil du médico-social.

    Si vous regardez bien mon tricycle que j’ai conçu, que je fabrique et vend ; il n’a rien de médical c’est un vélo avec le troisième groupe et une peinture personnalisable. Si vous le mettez côte à côte avec du matériel de rééducation ça n’a non seulement rien à voir d’un point de vue technique mais ça n’a aussi rien à voir d’un point de vue design. J’ai toujours refusé quand un client vient me voir qu’on le définisse d’abord comme une personne handicapée. Oui il a une problématique à régler de déplacement d’accessibilité etc. etc. mais c’est avant tout un client qui a des goûts, qui aime telle et telle couleur et qui envie d’étaler tel design. Même problématique pour les enfants qui me tiennent autan à coeur; pourquoi un loulou handi n’aurait pas à un tricycle spiderman ou reine des neiges ?!

    Si je reviens à ma chaise de bureau évoqué au tout début de cet article c’est la même chose, j’ai non seulement envie qu’elle correspondant mes goûts et ça IKEA le fait très bien mais j’ai surtout envie qu’elle corresponde à mes besoins. Je sais qu’IKEA très récemment a ouvert dans certains magasins des possibilités de personnaliser en impression 3D des boutons de porte de placard sur-mesure. Ils ont même si cela reste très marginal, « mis du handicap » dans leur business.

    C’est un peu la conclusion de ce que j’essaie d’apporter dans mon métier de consultant et industriel de mon handicap. Mettre du handicap dans son business. S’ouvrir de nouvelles parts de marché. J’ai longtemps réfléchi à l’optique de créer une société extrêmement spécialisée sur cette question-là en internalisant l’intégralité de notre schéma de production et de diffusion mais je me dis que je suis bien plus utile en tant que consultant extérieur pour permettre à des sociétés qui font déjà très bien leur travail d’en faire un peu plus.

    Je vois et lasse trop souvent des sociétés faire de l’inclusion avec tout le marketing que cela représente et je m’oppose fermement à cette handi Washing chronique commence à s’installer dans les esprits. Il n’est jamais bon de faire de la ségrégation marketing. La segmentation n’a jamais rien amené voir même elle a plutôt détruit le livre ensemble.

    Mon travail c’est de conseiller et d’apporter cette vision qui doit sortir du handicap. C’est de recentrer les esprits et les compétences pour que tout le monde puisse avoir accès à n’importe quel produit et technologies.

    Prochain coup je vous parle de mes cuissards d’entrainement vélo que je ne trouve que chez Décathlon ! 

  • De World tricycle à Rouladonf ! 15 ans d’aventure pour la relocalisation industrielle de la mobilité handicap.

    De World tricycle à Rouladonf ! 15 ans d’aventure pour la relocalisation industrielle de la mobilité handicap. ( Tricycle, trottinette fauteuil roulant etc)

    En mai 2006 je passais la porte du salon des entrepreneurs de Lyon après avoir essuyé 32 refus bancaires de financements pour le démarrage de ma première entreprise World Tricycles.

    Le projet était pourtant simple je roulais depuis 99 sur mon propre matériel tricycle qui à l’époque pesait 14 kg et dont mon principal concurrent fabriquait des tricycles de plus de 30 kg. Et ce tricycle je voulais que d’autres puissent l’utiliser !

    Tour de France Air Liquide , 3500 kilomètres de vélo en 8 jours pour le Téléthon.


    Au fur et à mesure des années de ma pratique sportive, j’avais pu ainsi tisser des contacts avec une clientèle fortement intéressée. À chaque fois que je croisais un client intéressé potentiellement par mon tricycle, je lui demandais de me faire un courrier que je stockais soigneusement dans une petite boîte. Et c’est en février 2007 soit huit ans après que j’ouvre la petite boîte pour y découvrir 1200 courriers de particuliers désirant acheter des tricycles. Dans ma petite tête de néo entrepreneur je m’étais dit que si seulement 10 % de ses futurs clients commandaient, je pouvais démarrer allègrement un nouveau business, ma première entreprise !

    Quelques mois avant le salon des entrepreneurs après une effroyable chute tricycle je me fracturai le bassin lors d’une compétition et je me retrouvais alité pendant près de quatre mois. Mon cerveau se mit en route ! L’idée commença à mûrir de fabriquer mon propre matériel. Il existe qu’une seule entreprise française qui proposait du matériel très lourd, très industrielle et surtout malheureusement pas adapté à la compétition et au transport.

    J’achetais à l’époque le guide de la création d’entreprise éditée par l’agence pour la création d’entreprise la fameuse APCE.

    Je me plongeais allègrement dans mon premier business plan puis commençai les prémices d’un business modèle unique. Je me rendais compte qu’avec quelques partenaires locaux industriels je pouvais démarrer une activité de fabrication de tricycles et de triporteurs made in France .

    J’habite une région où historiquement pendant près d’un siècle, on avait fabriqué près de Saint-Étienne les meilleurs vélos du monde et il devait bien rester quelque savoir-faire enterrés quelque part . Il a fallu que je croise la route d’un concepteur et fabricant de vélo de route pour les cyclistes professionnels ou devrais-je dire un orfèvre: Les cycles Notar ! Bref vous l’avez compris je disposais d’une base de clientèle exclusive associée à des possibilités technologiques pour la fabrication, pour la distribution c’était pas très compliqué à chaque fois que je montais sur le tricycle lors d’une compétition j’étais assuré de vendre par la suite quelques pièces supplémentaires.

    Mais revenons ensemble au salon des entrepreneurs de Lyon où j’ai été primé.
    Je me rends au salon des entrepreneurs après avoir essuyé massivement des refus bancaires de financements malgré un business plan au point ou devrais-je dire aux poils.
    La grande majorité des banques trouvaient le risque trop important de financer un projet tenu par un entrepreneur en situation de handicap. Quelques-unes ouvertement et je pense que cela fut la bonne raison, m’expliquait en toute franchise : « vous auriez gagné 100 000 € par mois on ne vous prêterait pas pour nous le handicap c’est comme si vous deviez décéder demain » . Pas facile à entendre mais je dois reconnaître que cette franchise a eu le mérite de me préparer activement à ce monde de l’entreprenariat qui est tout sauf une partie de plaisir.
    Durant la visite du salon je rencontrais à nouveau ces banques mais aussi des assureurs, des fonds d’investissement, des organismes publics financeurs etc. etc. et durant toute la journée je me pris dans la figure de magnifiques sourires et de belles phrases empreintes de communication « c’est un projet magnifique qu’il faut soutenir néanmoins nous ne pouvons pas vous aider ».
    Vers 17h30 un caméraman me frappe sur l’épaule et m’explique qu’il existe un concours lors du salon qui s’appelle 1000 € pour entreprendre. Il me demande gentiment si je peux pitié une idée pendant une minute pour présenter mon projet afin de séduire éventuellement le jury de ce prix pour remporter une somme ou un accompagnement. S’il y a bien quelque chose dont je suis habitué avec ma carrière de sportif de haut niveau c’est de prendre la parole. Vous vous doutez bien que pitcher le projet pendant une minute face caméra même si j’avais rien préparé c’était pas un énorme souci.
    Je présente mon projet de création d’usine en circuits courts pour la vente, afin de fabriquer du matériel tricycle pour des adultes et des enfants qui souhaitent pratiquer le tricycle en loisir ou en compétition. Il prend la vidéo d’une minute et au moment de partir le caméraman me fait un clin d’œil. Je me dis tiens c’est bizarre il y a de la familiarité dans ce clin d’œil.
    J’apprendrai plus tard que nous étions 2500 a proposé un projet.

    • 19 heures je suis convoqué devant un jury de trois personnes pour parler pendant trois minutes de mon business modèle (bien sûr que je n’avais rien préparé) et je me retrouve en face d’une grande société de matériel médical, d’une autre de maintien à domicile et la troisième dont j’ai oublié l’entité. Mais je me souviens parfaitement qu’elles avaient bizarrement un lien toutes les trois avec le monde de la santé.
    • 20 heures j’apprends que je suis sélectionné parmi les 35 derniers projets et que je vais à nouveau prendre la parole pendant une minute devant un énième jury.
    • 21 heures je suis sacré troisième meilleure idée régionale et l’on me remet un prix de 1000 € de la part de la société Cegid et de son PDG bien connu Jean-Michel Aulas.
      Je repars du salon avec 1000 € et je me dis avec un petit peu d’espoir, il en découlera quelque chose. Rapidement je compris qu’il n’en serait pas grand-chose à part un peu de médiatisation.
    World Tricycles salon des entrepreneurs
    Fidèle à moi, short tee shirt ! Mais produits au top !

    Février 2008 je suis invité par un émir organisateur du tour du Qatar pour venir rencontrer l’organisation du tour cycliste du Qatar pour faire connaître ma discipline et parler de mes premiers titres internationaux en tricycle.
    Lors de ces 3 jours nous discutâmes cyclisme mais aussi vit au Qatar et beaucoup business. 90 % de ce temps consacré aux repas gargantuesques entrecoupés de séances d’échanges. C’est à cette occasion que j’ai eu l’occasion de rencontrer un autre émir/investisseur qui me parla beaucoup du handicap. J’ai appris entre autres qu’à l’époque il avait une petite fille de huit ans qui avaient la même pathologie que la mienne. Et rapidement en lui expliquant que je pouvais fabriquer aujourd’hui un tricycle pour sa petite-fille il se proposa en contre échanges de me financer le démarrage de mon activité. Aujourd’hui encore je garde une profonde reconnaissance vis-à-vis de ces gens que je croise encore à Dubaï ou à Doha qui ont su me considérer à ma juste valeur non seulement en tant que personne handicapée mais aussi en tant que entrepreneur.
    Je rentre en France avec en ma possession un virement d’un montant certain qui me permit de démarrer non seulement avec une masse salariale suffisante mais aussi avec la possibilité d’investir dans des machines-outils et des partenariats suffisants.
    Nous sommes en mai 2008 j’ai de l’argent pour démarrer. Reste maintenant à concrétiser !

    Avec World Tricycle je voulais absolument comme règle première, créer de l’emploi autour de mon lieu d’habitat qui était proche d’une zone industrielle à l’abandon fortement sinistrée par la mondialisation. Secondairement je voulais absolument créer une activité qui soit éco-responsable. Je savais qu’il y avait cette société artisanale de conception des cycles à moins de 20 km de mon domicile. Je savais après de multiples recherches que je pouvais aussi trouver tous les corps de métier dont j’avais besoin dans un rayon de 50 km au plus loin. Rapidement je trouvais un fabricant d’armatures alu et carbone à 12 km. Un Usineur de pièces métalliques sur la région lyonnaise, je passais un partenariat avec l’Institut Français de Mécanique avancée de Clermont-Ferrand pour l’ingénierie de nouveaux prototypes etc. etc. Toute la chaîne de production vertueuse se trouvait en faite sous mon nez.

    La société connue une ascension fulgurante nous commençâmes par fabriquer des tricycles, puis de triporteurs, puis des vélos électriques, puis des sulky pour permettre aux personnes handicapées en fauteuil de faire du cheval. L’école d’ingénieurs nous proposa sans cesse de nouveaux projets plus ou moins réalisables. Ce qui est intéressant pour le potentiel client c’était que entre le le temps où l’on nous propose un projet à réaliser et le temps où nous réalisons le premier prototype se passe souvent maximum quelques jours. C’était notre grande force la rapidité d’action par le fait que nous ayons internalisé toutes les compétences. À l’époque c’était extrêmement novateur. Nos concurrents dans leur quasi intégralité sous-traitaient leurs produits en Asie et demandaient à leurs clients 6mois à 18 mois pour obtenir un produit abouti. Aujourd’hui encore nous sommes fiers de ce modèle qui nous permet d’avoir une réactivité exceptionnelle et de maîtriser la qualité de ces derniers.

    Les années passent et en 2016 je reçois un appel de GL events pour me proposer de participer au pôle innova Lyon lors de la foire de Lyon. Leur demande était simple : fournir un projet en lien avec le handicap et la mobilité. Petit problème ou devrais-je dire gros problème, la foire de Lyon se tenait trois semaines après. Sortir un prototype c’est faisable, sortir un prototype commercialisable c’est faisable, sortir un prototype commercialisable et respectant les normes pour l’utilisation sur la voie publique lors d’un salon en trois semaines c’était loin d’être simple. Je monopolise ma matière grise est celle de mon plus proche collaborateur depuis ma naissance mon père on se pose autour du pot de papier. Et on se dit que le meilleur moyen d’arriver à quelque chose qui soit utilisable avec le minimum de contraintes c’est de hacker quelque chose déjà existant et de lui apporter quelque chose supplémentaire. J’avais bien en tête cette idée de trottinette que l’on pourrait adapter sur un fauteuil. Ni une ni deux achats de la trottinette puis fabrication d’une pièce adaptation qui permet de venir fixer le fauteuil sur cette dernière et nous voilà partis trois semaines après sur le salon avec le projet encore top secret, Rouladonf !
    Durant les deux jours de innova Lyon nous étions postés dans des rôles d’entrée du centre des expositions Eurexpo. Forcément tous les visiteurs de la foire passaient devant notre stand. Je ne manquais pas de calquer le modèle que j’avais utilisé pour me tricycle faite 1 courrier et je vous recontacte. Pour l’anecdote le salon ouvrait à 10 heures le premier jour à 8h30 le matin quand nous sommes arrivés sur le salon pour prendre possession du stand nous avions réfléchi à tout sauf au nom du produit. J’ai toujours pour habitude de me déplacer sur les salons auxquels on expose avec du matériel de quoi imprimer. Et nous voilà entre 8h30 et 9h30 à essayer de trouver une idée de produit.  » Roule ta vie  » Roule à fond  » Non  » Rouladonf » ! Voici Comment est né la marque. Mai 2016 nous repartîmes du salon avec 627 courriers de pré commandes du produit. Et l’aventure commença !

    Je ne savais pas encore si j’allais rattacher Rouladonf à World Tricycles et je pris près de deux ans pour prendre ma décision.
    Deuxième semestre 2018 il fallait s’activer je suis invité par la fondation Galilée à venir participer à un concours d’innovation sur les processus industriels. Le projet Rouladonf trouva toute sa place. Notre trottinette fauteuil roulant avait déjà de nombreux clients mais elle n’avait pas encore la reconnaissance industrielle qu’elle devait avoir. L’intégralité de nos composants et notre conception est fabriquée à 25 km autour de notre implantation. Elles après avoir longuement défendu le procès industriel nous repartîmes de ce concours avec la reconnaissance de nos pères mais aussi une forte action médiatique qui aujourd’hui encore trois ans après nous booke les carnets de vente pour encore les trois ans à venir.

    J’espère cette année réunir les deux entités, communiquer efficacement enfin avec la naissance d’un nouveau site Internet sur des nouveaux produits. Faire connaître notre politique et écoresponsable et réellement made in France. Mais surtout développer de nouveaux produits. Je m’étais toujours opposé à travers ces années à proposer du matériel à connotation handicap. Cette année nous avons l’envie de développer notre propre gamme de fauteuil roulant manuel et électrique made in France (en totale transparence) à des prix qui ne soient pas scandaleux et en proposant des emplois locaux (en totale transparence bis) .
    Nous avons déjà dans les cartons de nombreux prototypes qui n’attendent que d’être commercialisés.
    Le modèle étant assez simple : produire local – être et coresponsable – être honnête dans les tarifs.

    Bientôt viendra un nouveau site Internet et dans quelques mois un site de production ouvert au public couplé à un show-room de démonstration de matériel. Élément particulièrement innovant nous proposerons un accompagnement social pour trouver les financements de notre matériel à nos clients.

    Belle aventure non ?