En tant qu’entrepreneur, les idées fusent. Mais une constante prédomine dans ma manière d’agir : le faire de manière responsable. Plus que jamais, cela signifie avoir une politique éco-responsable visant la neutralité carbone, et cela commence par une question simple : où et comment produisons-nous ?

Le Mirage de la Mondialisation et des Faux Labels

Depuis des décennies, la mondialisation nous a habitués à consommer des produits venus de l’autre bout du monde. Souvent peu chers, mais aussi de basse qualité, destructeurs pour la planète et peu générateurs d’emplois locaux.

Parallèlement, je n’ai jamais adhéré aux labels commerciaux qui, trop souvent, ne servent qu’à verdir un marketing trompeur. Cette quête de sens et d’authenticité a commencé pour moi il y a plus de 20 ans, à travers une expérience très personnelle.

Mon Histoire avec le « Made in France » : L’Exemple du Tricycle

Pour ma carrière sportive, le seul tricycle de compétition disponible pesait une trentaine de kilos. Ce n’était plus un vélo, c’était un char d’assaut. La solution est venue de la rencontre avec de petits artisans français au génie créatif exceptionnel.

D’abord en Alsace, puis dans la région stéphanoise, des artisans ont fabriqué mes tricycles « à l’ancienne » : papier, crayon, tubes d’aluminium et un savoir-faire unique. Mon vélo n’a pas été peint en Turquie et assemblé en Chine ; il a été produit de A à Z dans un petit village de la Loire.

Le résultat ? 240 000 km et des dizaines de milliers d’heures d’entraînement plus tard, il n’a jamais bougé. Un matériel « mondialisé » aurait fini à la poubelle en un an.

La Leçon : Le Savoir-Faire est Notre Avenir

Cette expérience m’a appris une chose essentielle : les grandes innovations naissent souvent de la matière grise et des compétences d’artisans exceptionnels. Or, ces savoir-faire disparaissent. En France, pays historiquement reconnu pour l’industrie du cycle, il ne restait qu’une poignée d’artisans capables de fabriquer mon tricycle.

Je suis convaincu que les solutions d’avenir proviennent souvent de la maîtrise de l’histoire de nos technologies.

Ma Méthode d’Entrepreneur : Une Vision à 50 km

Aujourd’hui, quand je lance un projet, cette leçon est au cœur de ma méthode. Avec mes collaborateurs, nous nous posons une série de questions :

• De quelles technologies avons-nous besoin et quelle est leur histoire ?
• Qui détient encore les savoir-faire et comment les faire évoluer ?
• Pouvons-nous produire de manière moins impactante ?
• Comment rendre le travail plus efficace et plus plaisant pour les équipes ?

Je considère qu’il est crucial, dans la mesure du possible, d’avoir un système de production et de compétences imbriquées dans un rayon maximum de 50 km. Ce modèle, une fois éprouvé, peut ensuite être dupliqué dans d’autres zones géographiques, créant ainsi des emplois locaux et qualifiés.

Conclusion : Produire Local, Penser Durable

Mon modèle est clair : nous devons produire localement, en nous appuyant sur des produits de qualité réellement « Made in France », conçus pour durer. Il existe une demande immense de la part des consommateurs pour des produits sincèrement éco-responsables, soutenus par une transparence et une traçabilité totales.

Les gens veulent savoir où, comment et par qui sont fabriqués les produits qu’ils achètent. C’est cette vision d’un entrepreneuriat responsable que je m’efforce de mettre en pratique chaque jour.